lundi 10 janvier 2011

En 2011, que faire ?...


... eh bien, par exemple, lire Corse-Matin et apprendre, dans l'édition du 9 janvier 2011, ce que nous préparent quatre éditeurs insulaires (Albiana, Piazzola, Colonna, Acquansù) pour l'année à venir, notamment :

- un ouvrage sur l'avocat Vincent de Moro-Giafferi (chez Albiana) : ah, l'importance de l'éloquence dans la culture corse, et de leurs plus éminents représentants, les avocats ! Ce plaisir si intense de la pensée qui fait mouche, de la période émouvante, de la répartie définitive ! J'espère que de larges extraits des plaidoiries de Moro-Giafferi seront disponibles dans cet ouvrage.

- les Fables inachevées de Pierre-Joseph Ferrali, qui a fait une entrée remarquée sur la scène littéraire avec son précédent recueil de nouvelles, Davanti à u focu chì more (les deux ouvrages chez Colonna éditions ; voir des évocations ici sur ce blog, et là sur le blog de Marcu Biancarelli)

- Bastion sous le vent, le nouveau roman de Marie-Jean Vinciguerra, qui promet d'être absolument passionnant (chez Colonna éditions).

- une nouvelle Histoire de la Corse, ouvrage collectif sous la direction d'Antoine-Marie Graziani (chez Alain Piazzola) ; il faudra bien un jour un livre d'histoire des Histoires de la Corse ! On attend celle-ci avec autant d'intérêt que celle d'Arrighi et Jehasse. Peut-être d'ailleurs, les deux ouvrages se complèteront-ils ou entreront-ils en dialogue ?

Dans son édition du 8 janvier 2011, Corse-Matin nous informe aussi de la publication de Prose minute de Ghjacumu Fusina (aux éditions Teramo), recueil bilingue d'une centaine de chroniques publiées entre 2004 et 2007 dans Corse-Matin justement.

C'est dire si nous aurons l'occasion de lire et de parler de nos lectures !

Alors, justement, de la lecture et de la possibilité de parler des livres (ou des oeuvres artistiques en général) corses, il en sera question dans des bien des lieux de l'île, mais aussi sur le Continent, notamment à Marseille, rue Sylvabelle, lors du Salon du Livre corse du samedi 29 et dimanche 30 janvier, entre 10 et 17 h (avec une trentaine d'auteurs et bien d'autres choses) : voir ici sur la page Facebook du Salon du livre corse.

Un autre de ces lieux est, notamment, Aix-en-Provence. L'amicale corse, seule, ou en partenariat (avec la librairie All Books and Co, le Lycée Vauvenargues, l'association Corsica Calling, et peut-être l'Institut de l'image) vous proposera (venez nombreux, profitons-en !) :

- le vendredi 11 février (au local de l'amicale) : visionnage du documentaire de Fernando Ferreira, trekkeur et photographe, intitulé L'Odyssée corse et retraçant son parcours de traversée intégrale de l'île en randonnée (depuis le haut du Cap jusqu'à Bonifaziu); l'auteur sera présent et, après discussion autour de son film, dédicacera aussi l'ouvrage éponyme publié chez Privat, sur le même sujet, co-écrit avec Jean Mattei.

- le samedi 19 mars (à la librairie All Books and Co) : rencontre-lectures-débat avec Angèle Paoli, Yves Thomas et Guidu Antonietti ainsi que Raphaël Zorzi (responsable des éditions du Petit Pois) pour évoquer l'ouvrage d'Angèle Paoli, Carnets de marche (éditions du Petit Pois) ainsi que la revue électronique bien connue Terres de femmes.

- le vendredi 25 mars (au local de l'amicale) : visionnage du documentaire d'André Mariaggi, Poussière d'août, consacré à la tournée estivale d'un couple de chanteurs corses dans l'île, Pierre-Paul Muzy et Dominique. Un road-movie intimiste qu'on a hâte de découvrir. (Rappelons qu'André Mariaggi avait réalisé un documentaire passionnant - il repasse parfois sur Via Stella - sur Henry Padovani, guitariste et chanteur punk, co-fondateur du groupe Police : Flying Padovani)

- une journée cinématographique corse avec l'Institut de l'Image (l'organisation est en cours).

- au cours de la première quinzaine de mai (au Lycée Vauvenargues) : une rencontre-conférence avec Jérôme Ferrari pour évoquer son travail romanesque, ses rapports avec l'Histoire et la philosophie, notamment.

D'autres manifestations artistiques ou littéraires sont en train de se mettre en place.

Toutes les infos, toutes les précisions et tous les rappels seront faits en temps voulu. Votre présence est évidemment bienvenue et même ardemment espérée !

La littérature corse vit aussi de cela, nous le savons bien : de comment nous parlons sincèrement de nos lectures réelles.

Cette dernière remarque est l'occasion de pointer du doigt une évocation par Ivana Polisini-Mattei de l'oeuvre de Jérôme Ferrari (tout du moins de ses quatre romans parus chez Actes Sud, il est dommage que les deux précédents livres parus chez Albiana, Variétés de la mort et Aleph zéro, n'aient pas été pris en compte, peut-être que la force comique, même sombre, de certains passages de l'oeuvre de cet auteur auraient pu être mis en évidence). Cette évocation, prononcée le 6 janvier dernier lors d'un café littéraire de Musa Nostra à Siscu, m'a beaucoup intéressé, notamment parce qu'elle insiste sur l'importance de la subjectivité du lecteur, donnant ainsi beaucoup d'épaisseur humaine à son point de vue. Il y a un point sur lequel je suis en désaccord, c'est la question de l'aspect "régionaliste" qui serait forcément présent lorsqu'on parle "d'écrivain corse" (en évoquant Jérôme Ferrari). Personnellement, j'utilise cet adjectif dans une optique non régionaliste et, tout en considérant que les livres de Jérôme Ferrari nourrissent la littérature corse, je ne veux pas les enfermer dans un ensemble passéiste, folklorisant ou revendiquant une identité monolithique. Ce débat a déjà eu lieu ici, je sais, et il n'est peut-être plus très intéressant de le rouvrir, mais je voulais simplement insister sur la possibilité de concevoir une "littérature corse" qui ne soit pas exclusive, archaïque, régionaliste.

Allez, bonne lecture et bonnes discussions à tous !

(la photo)

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