dimanche 2 janvier 2011

L'altru mondu di Gambini


Il paraît que le participe passé est un temps qui a à voir avec le présent.

Alors si j'entends quelqu'un me dire : "aghju fattu u mo viaghju" ou "u tempu ch'aghju messu", il faut bien que je me sente un peu concerné.

Si, en plus de cela, la voix de celui qui chante et la musique qui porte cette voix sont envoûtantes et lancinantes, alors je fais le même voyage, je ressens la même épaisseur de temps écoulé. Il y a une beauté apaisante, comme une santé recouvrée (vous avez reconnu le "pace è salute", là ?)... De quoi mettre un peu de rose sur nos joues pâles. C'est de bon augure pour la nouvelle année, qui nous promet un printemps de toute beauté.

Ce voyage conduit vers "l'altru mondu". Je ne veux pas savoir précisément ce qu'il est, je veux seulement en rester au fait, au combien réjouissant, que quelques notes de guitares sur une rythmique binaire suffisent bien à m'y conduire.

La littérature corse (ultime variation définitoire) est cet autre monde. (Pour comprendre de quoi je parle ici, cliquez sur la chanson n° 3, intitulée justement "l'altru mondu", un grand merci à Pierre Gambini, auteur, compositeur, interprète ; cliquez sur "lyrics" pour lire les paroles de la chanson et l'apprendre par coeur à loisir !).

(Ce premier "billet" de l'année 2011, pour patienter... Bientôt quelques mots sur ma lecture de l'ouvrage de Dumenicu Tognotti, "Par-delà le théâtre" : quel incroyable parcours théâtral et politique au sens plein du terme ! Bientôt aussi le programme des réjouissances artistiques avec l'amicale corse d'Aix dans le cinq prochains mois. E po sè vo vulete mandà qualcosu, fatte puru ! V'aspettu !)

(la photo)

1 commentaire:

  1. Bonsoir à tous.
    On devient vite frileux par ces temps parfois agressifs. Il y a parfois trop de froidure dans certains des commentaires qui sont envoyés sur ce blog. Alors, vous le savez, je suis toujours partagé : publier ou pas ?
    En l'occurrence, je ne publie pas. Mais je reprends le fond, et je réponds : ne vous impatientez pas, lors d'un numéro récent de MCSP (l'émission télé Ma Corse me Suit Partout sur Via Stella), j'ai vu le chanteur indiquer que l'album devrait sortir au printemps et que le quatre morceaux vers lequel renvoie ce billet n'en est qu'un avant-goût.

    Autre idée : quand j'indique que je vois de la "littérature" dans une chanson, il y a bien sûr quelque chose d'un peu provoquant, mais cela participe d'un principe qui énoncerait que la littérature (ou l'art) se cache dans l'oeil ou la volonté du lecteur ou du spectateur. Ou bien encore que ce qui nous intéresse de façon plus générale c'est la vie et le mouvement des imaginaires (qui se nourrissent de bien d'éléments, pas forcément ressemblant aux canons de la littérature). Ou bien encore que nous attendons de la littérature corse des formes inouïes, des inventions extraordinaires, des évolutions imprévues.

    Et voilà. (Et de nouveau une demande : formulez toutes les critiques - positive ou négatives - que vous voulez mais le plus courtoisement possible, je ne voudrais pas prendre encore une fois le risque de blesser quiconque inutilement. Pensons aux idées, aux émotions, aux points de vue que nous voulons échanger, exprimons-les de la façon la plus claire, même si c'est parfois au détriment d'un bon mot, d'une private joke ou d'un coup de griffe séduisant, merci.)

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